Le 21 août 1975, plusieurs dizaines d’hommes de l’ARC (Action Régionaliste Corse), entraînés par le docteur Edmond Siméoni, occupent la ferme d’un viticulteur d’Aléria d’origine pied-noir, suspecté d’être mêlé à un scandale financier. 1200 gendarmes et CRS sont acheminés du continent afin de donner l’assaut. Le vendredi 22 août, les occupants de la ferme se rendent après une fusillade qui fera deux morts parmi les forces de l’ordre et un blessé grave parmi les membres de l’ARC. Ce mouvement sera dissout le 27 août, ce qui donnera lieu à de nouveaux affrontements armés à Bastia, qui se solderont par un mort et plusieurs blessés parmi les forces de l’ordre. Mercredi c'était le 37e anniversaire de ces événements sanglants. Deux images de Gérard Kock et deux vidéos de l'INA pour vous les remémorer…
A l'époque, le docteur Edmond Simeoni, leader de l'Action régionaliste Corse (ARC) fait connaître les raisons de ce coup de force en ces termes :
« Il s'agit de dévoiler le scandale des vins mettant en cause le propriétaire de la cave et plusieurs de ses amis négociants. Après avoir bénéficié de prêts exorbitants, les responsables des caves vinicoles ont mis sur pied une énorme escroquerie de plusieurs milliards d'anciens francs, au préjudice de petits viticulteurs. »
Par la suite, 1 200 gendarmes et CRS furent acheminés afin de donner l'assaut avec l’appui de blindés et d'hélicoptères, et vider la cave de ses occupants.
Le vendredi 22 août voit la reddition des occupants de la ferme Depeille, après une fusillade qui fera deux morts parmi les forces de l'ordre et un blessé grave (Pierrot Susini a le pied arraché) parmi les manifestants. Les autonomistes quittent leur retranchement les armes à la main alors que de nouveaux renforts arrivent par hélicoptères. La foule tente alors de forcer les barrages, entonne l’hymne corse et finit par venir incendier les restes de la ferme et des bâtiments viticoles. Toute la nuit à Bastia ont lieu de violents affrontements.
L’ARC est dissoute le 27 août, ce qui donne lieu à de nouveaux affrontements armés à Bastia, qui se soldent par un mort et plusieurs blessés parmi les forces de l'ordre dépêchées du continent.
Le drame d’Aléria jette l’opprobre sur les finances et la politique locale, et portera même préjudice aux vins corses. « Ces trois minutes qui ébranlèrent la Corse » marquent le point de départ de la radicalisation du nationalisme corse.
Sur l'emplacement de l'ancienne cave Depeille, qui n'existe plus, la municipalité d'Aleria a l'intention de faire ériger un monument rappelant cette tragique journée.
Il s'agira d'un lieu publoc que nul ne "voudra partisan et que personne ne doit s'accaparer."
"Un lieu ouvert et surtout une porte ouverte sur l'espoir" comme aiment à souligner aujourd'hui plusieurs élus et représentants de la mouvance nationaliste.
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