Sur les 20 maires de Haute Corse qui ont passé des accords avec les opérateurs de service public dans le cadre de l’expérimentation du contrat départemental « + de services au public », seuls 3 se sont déplacés pour assister au 1er point d’étape, organisé par le préfet. C’est dire l’étendue de leur déception ! Explications, pour Corse Net Infos, d’Ange-Pierre Vivoni, maire de Sisco et président de l'association des maires de Haute-Corse.
- Comment jugez-vous l’action des prestataires qui ont signé les accords de service public ?
- Il faut rappeler que c’est une expérimentation et qu’une expérimentation peut même échouer ! Même si ce n’est pas le cas, là. Tout n’est pas négatif. Si tous les signataires n’ont pas pu répondre à l’attente des élus et de la population, les deux poids lourds, La Poste et EDF, ont, quand même, travaillé. Mais nous attendons beaucoup plus des autres, de la CAF, de la MSA et de Pôle Emploi.
- Pourquoi les maires ne se sont-ils pas déplacés pour assister à ce 1er bilan d’étape ?
- Les maires ne sont pas venus parce qu’ils ne sont certainement pas contents de ce bilan d’étape et je les comprends parfaitement. C’est pour cela que je suis là pour les représenter et pour faire repartir la machine. Il va falloir redémarrer sur un autre pied et mettre les bouchées doubles dans l’avenir.
- Les maires sont déçus. Mais que disent-ils à leurs administrés à qui ils avaient promis une présence accrue des services publics ?
- Ils ne peuvent rien dire aux habitants. C’est encore pire ! Les habitants leur disent : « Monsieur, vous n’êtes pas capables de tenir vos promesses ! ». Certains maires, il faut le dire, sont même agressés. Ils attendaient beaucoup des services de l’Etat qui n’ont pas suivi.
- Y a-t-il eu méprise ? Vous attendiez du personnel sur place et vous ne l’avez pas obtenu…
- Eh bien oui ! Nous attendions quelqu’un sur place ! Le président de la République a dit, dimanche soir, que des emplois seraient créés. Pourquoi ne pas créer des emplois sur ce service-là ? On comprend que le bilan financier des prestataires ne leur permet pas de créer ou de garder des emplois. On pourrait favoriser des contrats jeunes par le biais des associations et, pourquoi pas, aussi de l’administration et les mettre à la disposition du public en milieu rural.
- Que pensez-vous de la proposition du préfet concernant la présence d’un référent sur l’intercommunalité ?
- Je suis tout à fait d’accord avec lui. Il est évident qu’on ne pourra pas avoir une présence des prestataires publics sur les 236 communes, mais on peut, certainement, l’avoir sur les 12 communes qui seront les sièges des communautés de communes. Il y aura encore à travailler là-dessus, mais les futurs présidents des EPCI (Etablissement public de coopération intercommunale) auront un rôle majeur à jouer sur ce programme-là.
- Quand les habitants peuvent-ils espérer voir quelque chose de concret ?
- Si j’en crois le président de la République, avant la fin de l’année ! EDF et La Poste sont prêts à s’investir là-dessus avec les associations, notamment ALIS, car eux aussi vont jouer gagnant ! Mais ils doivent faire plus. On ne peut pas continuer à supprimer ces services au public si on veut garder des habitants en milieu rural !
- Pensez-vous vraiment que d’ici à la fin de l’année, la situation se sera améliorée ?
- En fin d’année ou en début d’année prochaine. En septembre 2013, on fera un 2nd bilan d’étape. D’ici là, je pense que nous aurons, les uns et les autres, beaucoup travaillé. En tous cas, nous avons une année pour le faire, si nous le voulons, et, en un an, on peut faire beaucoup de choses. Après, la 3ème année ne sera plus propice, c’est une année électorale.
Propos recueillis par Nicole MARI
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