Bastia : Les obsèques de Gilbert Angelotti

« Gilbert, dans le silence, sans jamais rien montrer à personne, sans jamais rien laissé paraître tu as perdu ce match si inégal. Avec cette dignité qui était une de tes armes, tu as quitté ce monde parfois injuste et cruel. Aujourd’hui, autour de ta famille, tes amis, les vrais, ce qui t’aiment sont là pour t’accompagner jusqu’à ta dernière demeure. De ce combat que tu as perdu, tu en sors grandi. Il fallait qu’on soit tous là avant ton départ pour l’au-delà ».
De Bastia-Poretta mardi soir, la dépouille de Gilbert a été conduite jusqu’à la crypte de l’église de Notre-Dame des Victoires pour la veillée funèbre.
Les visites se sont succédée, jusqu’à 14h30, heure des obsèques.
Sur le cercueil posé au pied de l’autel, le portrait de Gilbert était déposé par sa compagne Guylène. Il était là, radieux, souriant comme il savait l’être,  à nous toiser de son regard jovial.
Le père Clément Mény, curé de la paroisse a célébré la messe de requiem, rehaussée par la présence de jeunes chanteurs polyphonique de Bastia.
Dans son homélie, le curé de la paroisse a avec des mots simples a fait l’éloge de  Gilbert et a rappelé combien il était difficile d’accepter le " départ de l’être cher et d’ajouter que l’on pouvait comprendre aussi les sentiments d’injustice et de révolte. Face à la mort d’un proche, un travail sur soi est à faire, qui demande du temps. C’est un chemin qui nous fait parcourir, chacun à sa  manière, plusieurs étapes".
Une grande émotion envahissait l’église lorsque les voix des chantres interprétant le Dio vi salvi regina s’élevaient dans la nef.

De Cannes-La Bocca
Que dire aussi de cette petite vidéo diffusée en fin de cérémonie que nous ont fait parvenir ses amis de Cannes – La Bocca  montrant Gilbert dirigeant l’échauffement lors d’un match à Cannes. A la vue de celles-ci, son papa Marius, avec beaucoup de dignité et de discrétion adressait à son fils des petits gestes affectueux de la main.
A travers ce petit film, c’est toute la vie de Gilbert qui défilait : son engagement pour un sport qu’il aimait par-dessus tout, sa passion, son dynamisme, sa simplicité et cette envie de dialogue qu’il avait au fond de ses tripes. Les « footeux » qui s’étaient avancés pour mieux le voir soulignaient son extrême gentillesse, ses compétences pas toujours récompensées, ses qualités de pédagogue et sa très grande simplicité. Tous auront aussi observé qu’il participait, qu’il vivait ces séances d’échauffement avec ses joueurs. Merci à ses amis Bocassiens Christophe, Marie, Roland, Laurent pour ce cadeau.
Enfin, Charly, a rendu un ultime hommage à son beau-frère Gilbert, avant d’interpréter pour lui un chant créole.

L'hommage du football
Dans la foule, on a noté la présence d’une forte délégation du FC Calvi avec à sa tête le président Didier Bicchieray et des gens de la cité « Semper Fidelis » avec qui il avait une forte amitié, Paul Marchioni, Christian Bracconi, Pierre Mariotti, Francis Maggiani, André Tarralo et plusieurs membres du comité directeur de la ligue corse, Jo Poli, représentant les délégués de la Ligue, José Marchetti, président de la commission des arbitres, M. Curk, ancien arbitre, Paul Rossi de RCFM, des représentants des clubs de l’EFB et de Folelli, ses amis du bar Prado…..
Marc Riolacci, président de la Ligue Corse de Football qui ne pouvait assister à la cérémonie s’est rendu à la crypte le matin pour apporter tout son soutien à la famille
Au cimetière, après l’inhumation, ses proches, ses amis les plus proches sont restés là à discuter, à se remémorer des souvenirs, à vanter les qualités de l’homme, à parler de sa sa carrière dans ce monde du football si impitoyable  pour lequel il a tant donné sans pour autant être remercié à sa juste valeur.
De là où il était, il a bien dû se marrer l’ami Gilbert.

Messages

Parmi les nombreux messages qui ont afflué, on retiendra celui de ce tout jeune gardien de but Wilfred Trova :  « Gilbert, je me souviens de notre première rencontre , alors que j'étais gardien de but en poussin, quelques jours après tu et revenu me voir après l'entrainement pour m'encourager à persévérer car j'affichais beaucoup de qualité à mon poste. 
Dès lors tu es devenu mon mentor, tu m'a conseillé, suivi, encouragé, assisté dans la difficulté et grâce à toi j'ai pu accéder aujourd'hui en qualité de titulaire chez les U 17 Nationaux
. C'est à toi et seulement qu'à toi à qui je dois d'être imprégné par cette passion du foot, tu étais le seul à m'offrir un chance dans ce milieu, et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour honorer  ta mémoire et transmettre cette passion et cette implication que tu avais pour le foot aux générations futures.
A jamais dans mon cœur ».
On retiendra aussi ce geste de Pierre Moulard déposant discrétement le fanion du FCA Calvi de l’époque ou joueur il était dirigé par Gilbert. «  C’est qui qui m’a donné la force et la volonté de devenir comme lui coach. C’est un grand Monsieur du football, un ami sincère qui s’en va.  Aujourd’hui, je suis triste ».
Parmi les nombreuses gerbes et plaques on retiendra au hasard, celles de l’AS Cannes, de ses amis du bar Prado, de l’EFB, de Folelli, de ses amis de la Bocca…
En cette douloureuse circonstance, Corse Net Infos renouvelle à son père Marius, à sa compagne Guylène, à son fils Robin, à Jean-François et Patricia, son frère et sa sœur et à toutes les personnes que ce deuil afflige, ses sincères condoléances.
                                                                                                                         J.-P. L.