Il était un célèbre historien, Professeur à l’université de Corse et le coordonnateur actif du Dictionnaire historique de la Corse. Antoine-Laurent Serpentini est décédé mercredi soir à l’âge de 64 ans des suites d’une brutale maladie. Emportant avec lui sa légendaire bonhomie et son immense érudition sur l’histoire de notre île, qu’il ne refusait jamais d’expliquer avec les mots d’un pédagogue empreint d’humilité.
Pour tous ceux qui ont eu la chance de le croiser un jour, que ce soit dans le cadre de l’université ou au détour d’une librairie pour une séance de dédicaces, Antoine-Laurent Serpentini avait cette connaissance immense de l’Histoire insulaire qu’il aimait faire partager avec humour, jovialité et humilité. Son décès mercredi soir à tout juste 64 ans des suites d’une brutale maladie, va sans nul doute laisser un grand vide, à la fois pour ses proches, pour ceux qui ont eu la chance de le côtoyer mais également pour tout un pan de l’érudition insulaire qui s’en est allée avec lui.
C’était aussi un physique et un sourire…
Passionné et jovial, ce sont sans nul doute les termes qui caractérisaient le mieux Antoine-Laurent Serpentini. Que ce soit dans le cadre de l’université ou de ses nombreux travaux historiques, il savait transmettre son savoir tout en étant simple et captivant. Toujours avec la précision factuelle qui caractérisait l’historien mais avec une pointe d’humour incomparable qui ne le quittait jamais.
Un Savoir érigé en passion
Son savoir érigé en passion, Antoine-Laurent Serpentini l’a tout entier consacré à la Corse. A son histoire mais aussi à la beauté di a nostra lingua. Que ce soit pour la somme importante du Dictionnaire historique de la Corse (Albiana 2006) pour lequel il a été un remarquable coordonnateur, mais également pour l’ensemble de ses travaux et recherches sur la présence et l’empreinte de Gênes dans l’histoire de la Corse, Antoine-Laurent Serpentini a été l’infatigable acteur de la construction de la mémoire collective insulaire. Son dernier ouvrage (* Théodore de Neuhoff, roi de Corse : un aventurier européen du 18è siècle (Albiana 2012), Antoine Laurent Serpentini l’a consacré au roi de Corse Théodore de Neuhoff qui régna durant tout juste 7 mois sur notre île au 18è siècle, en pleine lutte contre l’occupation Gênoise. Il peindra tout au long des 460 pages de son ouvrage, le portrait d’un véritable « aventurier européen » qui après un long exil connaîtra une fin miséreuse, digne d’un roman de Zola.
« Le sens de l’Histoire s’acquiert en y participant un peu »
Pour lui, l’Histoire était un immense terrain de jeu où le but était d’enquêter, de passer au crible tous les faits afin de reconstituer, pan après pan, toutes les pièces du puzzle pour obtenir un tout cohérent et transmissible au plus grand nombre.
C’est dans l’intimité de son village de Fucicchja qu’il aimait par-dessus tout, qu’il sera inhumé lundi prochain à 11 heures.
Enfin, si comme l’affirmait l’écrivain et journaliste italien Antonio Baldini « Le sens de l’Histoire s’acquiert en y participant un peu » alors sans nul doute, Antoine-Laurent Serpentini aura pleinement donné du sens à l’histoire de la Corse et de tout son peuple.
Y.-C GARCIA
En ces douloureuses
circonstances, Corse Net Infos présente ses sincères condoléances à sa famille et à tous ceux que ce deuil afflige.
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GIACOMONI Louis (samedi, 20 octobre 2012 12:07)
Una vita corta ma bè riempiuta cum’è pè u patre André Marie di a Franciscorsa. Piunieri di a cunniscenza di u nostru passatu, anu mustratu a strada à seguità à noialtri studienti à traversu i documenti di l’archivi, i ceppi di nutari. L’Epica Muderna cun elli avà hè di più capiscitoghja.
U nostru sapientone si ne và lascenduci u riccu tesoru di e so opare. Ch’ellu sia sempre à fiancu à noi per scrive a Storia è tramandalla.
Ringrazii tamanti caru Prufessore di l’Università di Corti.