Dominique Bucchini, président de l’Assemblée de Corse était ce samedi à Calvi, pour le 20e anniversaire du Festival du vent. En raison des mauvaises conditions météorologiques, c’est dans la salle de presse du festival, au VV La Balagne qu’a eu lieu l’inauguration officielle, en présence de nombreux festivaliers mais aussi de Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement , députée européenne et du parrain de la manifestation Yann Arthus-Bertrand.
Serge Orru à l’origine de ce festival, avec les amis du vent, a pris la parole pour souhaiter à tous la bienvenue et remercier de leur présence Dominique Bucchini, Jean-Toussaint Guglielmacci, maire adjoint de Calvi et conseiller général de Calvi-Lumio, Jean-Pierre Pinelli, conseiller municipal de Calvi, président de la Maison de la Corse.
" Hier soir on a soufflé les 20 bougies. Chacun ici a sa part dans la réalisation de ces 21 éditions de ce festival. Aujourd’hui on est en pleine turbulence aérienne. Il y a même des bateaux qui connaissent des difficultés. Mais lorsqu’on s’appelle festival du vent on doit savoir rester humble devant les conditions météorologiques. Ne pas ouvrir l’espace fête en l’air depuis deux jours pour nous c’est une déchirure car il y a des familles et des enfants qui sont venus de loin. Les conférences et autres manifestations ont lieu ici à La Balagne. C’est là que l’on s’aperçoit que l’on a vraiment besoin d’une salle de cinéma et d’une salle de spectacle qui font défaut."
Il a ensuite rappelé les grandes lignes de ce festival pluridisciplinaire.
« Le festival du vent c’est fait pour faire la fête mais aussi pour que des gens se rencontrent et échangent » a ajouté Serge Orru, avant de remercier tous ceux qui soutiennent le festival du vent, sans oublier « la direction de Touristra et du VV La Balagne qui nous fait confiance sans qui ce festival ne pourrait avoir lieu ». Et de conclure : « Avec Carina vous voudrions vous tatouer un grand merci sur votre cœur parce-que on ne fait rien aussi sans amitié et sans amour. Merci de votre confiance et de votre fidélité. »
« C’est en Corse qu’est né le droit de l’environnement »
Corinne Lepage prenait à son tour la parole pour remercier Serge et Carina : « C’est un magnifique cadeau que vous nous faites en organisant ce festival et en nous permettant de nous retrouver régulièrement ici. Merci, d’abord d’organiser ce festival en Corse. C’est très important me semble t-il que la Corse montre ce visage de débat ouvert, de concertation possible, de recherche de solutions communes. La Corse aussi a joué dans le droit de l’environnement un rôle tout particulier. C’est en Corse en effet qu’est né le droit de l’environnement. Merci d’ouvrir les débats sur des sujets majeurs. Le dernier merci c’est en tant que citoyenne et défenseur de la société civile que je vous l’adresse. Je crois que nous arrivons dans un temps ou la manière de décider est différente. Parce-que la transformation dans les méthodes de communication n’est plus la même, l’information ne circule plus du tout de la même manière… »
Corinne Lepage concluait « vive les 20 ans qui vont bien entendu se multiplier puisqu’on a on a 20 ans une fois, on a 20 ans deux fois… ».
« Festiventu est une vraie fierté pour la ville de Calvi »
Jean-Toussaint Guglielmacci a insisté sur les 20 ans du festival : « Cet âge, symbole à la fois de jeunesse et de maturité souligne la prise de conscience citoyenne des valeurs humanistes et universelles que défend le festival depuis sa création en 1992. Ces valeurs touchent toutes les générations. Et vous avez raison d’insister depuis 20 ans car savoir préserver la planète, lutter contre le gâchis alimentaire, le réchauffement de la terres, privilégier la solidarité auprès des personnes qui souffrent et la liste est encore bien longue, s’imposent aujourd’hui et plus encore demain comme une nécessité d’action à exercer aussi bien à l’échelle individuelle qu’à l’échelle collective ».
Et de poursuivre : « C’est donc un grand merci que la ville de Calvi vous doit pour aiguiser sans relâche nos esprits et celui de nos enfants à ce rêve d’une planète qui retrouve cette harmonie et ce respect entre l’homme et l’héritage que la nature bien qu’essoufflée, continue de lui léguer.
Avoir choisi Calvi pour permettre cette qualité d’échanges à travers toutes les conférences, les spectacles et les animations qui illustrent ce festival unique, est une vraie fierté pour notre ville. Le département de Haute-Corse que j’ai l’honneur de représenter aujourd’hui s’associe également à cette importante manifestation ».
Et concluait : « Joyeux anniversaire à Festiventu et que la fête soit aussi durable que la détermination de la municipalité de Calvi à soutenir ce souffle si salutaire de notre Eole ».
« Un grand bravo à toute l’équipe »
Dominique Bucchini clôturait les interventions en rendant hommage aux organisateurs et en rappelant le triple objectif de la manifestation : « créer un événement pluridisciplinaire, investir l’arrière-saison touristique et mobiliser des acteurs qui interrogent les grands problèmes de notre temps afin de nourrir les nombreuses rencontres citoyennes programmées ».
« Une fois de plus, les diverses rencontres auxquelles vous nous conviez attestent d’un engagement collectif au service d’une écologie politique qui ne se cache pas derrière le paravent de la durabilité pour mieux masquer les stratégies intellectuelles d’évitement propres à la pensée dominante néolibérale. Avec Pierre Rabhi, agro-écologiste, tu nous invites, mon cher Serge, à poursuivre vos échanges entrepris dans un ouvrage récent, dans la mesure où « la restauration de la terre nourricière ne devrait plus être considérée comme étant la seule compétence et responsabilité des professionnels de la terre ».
Autre sujet d’actualité proposé, les choix à opérer entre croissance et décroissance dans le cadre d’une approche globale intégrant l’état de la planète dont les capacités d’absorption sont aujourd’hui dépassées : « il convient en effet de s’interroger sur le système économique dans lequel nous vivons peut fonctionner sans croissance alors que par ailleurs, la nécessité de faire face à la crise rend celle-ci encore plus indispensable ».
« Un grand bravo à l’équipe qui, comme vous le rappeliez dans une interview récente « reste curieuse de tout ce qui peut rapprocher les êtres humains après 20 ans d’activités consacrées à l’écologie, aux droits humains et sociaux, à la liberté d’expression, au pluralisme de pensée, à la citoyenneté empreinte d’humanisme ».
« Madame la présidente, ma chère Carina, sachez que lorsque l’on participe au Festiventu, on « sent passer dans tout son être ce souffle de Haute-mer qu’on oublie jamais après qu’on l’a goûté » comme le rappelait Bernard Moitessier dans son livre culte « La longue route ».
Texte et Photos Jean-Paul LOTTIER
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