Le match épique qu'a livré l'ACA en Bretagne, Dimanche, va laisser des traces, c'est indéniable. Menant 4-1 à la moitié du match, les Oursons ont sombré profondément dans un doux sommeil en seconde période. Le réveil fut brutal, puisque Gilles Sunu est venu arracher sans trembler l'égalisation au terme du temps additionnel. Un résultat qui a de quoi rendre tout du moins amer, mais qui, si l'on revient en arrière, n'est pas une première, dans la matière. Petit cours d'histoire...
Si l'on s'en réfère à l'historique du club, on retrouve un certain nombre de rencontre où, là aussi, le scénario, pourtant fort appréciable au demeurant, avait eu une fin tragique. Souvenez-vous,
c'était il y a seulement quelques mois...
L'ACA se déplace à Nancy, au mois de Décembre 2011. Les Oursons ne gagnent toujours pas, et sortent d'un match plein de regrets face à Caen à Timizzolu (2-2). Ce soir-là, les Ajacciens concèdent
rapidement l'ouverture du score. Assommés, les joueurs de Pantaloni n'arrivent pas à aligner trois passent, et doivent leur salut à un but contre son camp maladroit d'André Luiz. Au retour des
vestiaires, les Nancéiens plient face au pressing et finissent par craquer, Cavalli frappant à bout portant la barre et permettant ainsi aux siens de prendre l'avantage. On joue les derniers
instants du match, et les trois points semblent ne plus pouvoir leur échapper, quand, sur une erreur de Pierazzi, Niculae trompe Ochoa, et anéantit le banc Ajaccien...
Cela n'était pourtant pas la première fois que l'ACA se prenait un coup de règle sur les doigts. Souvenez-vous...
Nous somme le 11 Avril 2011. L'ACA est plus que jamais en lice pour remonter en L1, et va disputer à Tours, l'un de ses concurrents directs à l'époque, un match capital. Bien en jambes depuis
leur victoire face à Evian, qui s'adjugera le titre un mois et demi plus tard, les Oursons se rendent en Touraine avec de bonnes intentions. Intentions confirmées, puisque ce sont eux qui ouvrent
le score, par André en première période. Les locaux recollent au score par Romain Sartre, de la tête, et ce à sept petites minutes du temps règlementaire.
Mais l'ACA étant en grande forme dans ce sprint final, l'inévitable Kinkela va marquer un but somptueux, à la 91e minute de jeu. La frappe enroulée de l'opposé de la surface finit dans la lucarne
de Sopalski, et tout le monde croit alors le match "tué". Mais c'était sans compter sur le sort, qui ce soir-là, s'abattait sur l'ACA, Buengo réussissant l'impossible devant Debès, et surtout un
Arnaud Maire malheureux d'aider l'attaquant Tourangeau dans sa tâche... Un vrai camouflet à l'époque, où l'ACA jouait les premiers rôles sur le podium de L2. Cela n'empêcha certes pas les
Acéistes d'obtenir le graal en fin de compte, mais sur le coup, la déception et la consternation avaient découragé bon nombre de supporters.
Revenons maintenant un peu plus en arrière. En L1 cette fois, au Stade Louis II, à Monaco (Saison 2003-2004). Ce soir-là, l'ACA, toujours au mois d'Avril d'ailleurs, annonce qu'il vendra
chèrement sa peau face aux Monégasques, et cela fut peu dire. Dominique Bijotat avait préparé un sale coup tactique à certains de ses anciens coéquipiers. En effet, c'est par le très aimé Martial
Robin, et le joker arrivé au mercato Patrice Loko, que les Oursons vont faire sensation. Le score est de trois buts à zéro à la mi-temps pour les visiteurs. En Corse, c'est de la folie. Tout le
monde colle son oreille au poste, et veut vivre l'instant. L'ACA qui met une rouste au champion de France 2000, tombeur du Real et de La Corogne en Ligue des Champions.
"On n'a rien compris!" s'exclamera même Shabani Nonda à la fin du match. Mais, cette fois encore, l'ACA va subir un des pires retournements de situation de son histoire. Les joueurs de Deschamps
se rebiffent, et arrachent au final le 3-3 à la 96e minute. La polémique a bien dénoncé le fait que Mr Fautrel n'avait donné que quatre minutes supplémentaires, mais le résultat n'en fut pas
changé pour autant.
Et ce ne sont pas les seuls exemples que l'on pourrait énoncer, même si ce sont ceux qui ont marqué l'inconscient collectif des supporters. Il y a aussi ce match face à Bourg-Perronas, l'an
dernier, où l'ACA croyait s'être sorti d'un piège énorme (terrain catastrophique), avant de se faire rejoindre dans les dernières secondes, puis de perdre en prolongations.
Mais à l'inverse, l'ACA a réalisé des scénarii dans le sens opposé. On pense à un certain ACA-Lyon, en 2004, où à la 94e minute, l'inévitable Lucas Pereira avait arraché l'égalisation d'une tête
rageuse, alors que les Lyonnais avaient ouvert le score sur un somptueux coup-franc de Juninho, quelques minutes auparavant.
Tout cela pour dire que le football n'est et ne sera jamais une science exacte, et qu'un match n'est jamais, mais vraiment jamais fini avant les trois coups de sifflets de l'arbitre. L'ACA l'a,
Dimanche dernier, encore appris à ses dépends. Outre le traumatisme, il va falloir effacer une seconde mi-temps fantomatique, et tâcher, une fois encore, d'apprendre de ses erreurs, aussi
grossières fussent-elles. Mais en connaissant Dupont et son groupe, il ne fait aucun doute que l'équipe en sortira, au final, grandie.
Olivier CASTEL
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